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Amadou Hampâté Bâ disait « En Afrique, l’Islam n’a pas plus de couleur que l’eau d’une rivière, c’est ce qui explique son succès : il se colore aux teintes des terroirs et des pierres sur lesquels il coule »[1] Mais, depuis plus de 40 ans, cet islam « africain »[2] ancestral - traditionnellement moins rigoriste que d’autres, plus pacifique et ouvert aux autres spiritualités, « vert clair » en quelque sorte - plie sous les coups de ses ennemis ; il menace aujourd’hui de disparaitre.
Ce risque provient, d’une part, d’un affrontement entre grands courants de l’Islam - sunnite, majoritaire, et chiite, minoritaire -, et, d’autre part, d’une dynamique de conquête islamiste, exacerbée depuis les années 80, aux dépens de la paix, de la sécurité et de la coexistence pacifique avec les non-musulmans, principalement chrétiens.
Ces deux phénomènes dépassent largement le cadre de l’Afrique subsaharienne, mais ils y trouvent un terrain propice à leurs développements.
Cette menace pourrait sembler ne concerner que les Africains de l’ancien « Soudan », cet espace sahélo-saharien qui s’étend du Sénégal à Djibouti, en passant par les géants nigérian et soudanais, et par la Somalie et le Nord-Kenya. Mais une éventuelle disparition de cet islam « africain » dirait beaucoup de l’avenir de l’ensemble du monde, occidental en particulier, confronté lui aussi à l’agression frontale d’un islamisme conquérant. Et les flux de population musulmane du Sud vers le Nord y contribueraient…
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