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La traversée de Paris est-elle encore ce qu’elle était ? Une fête qui enivrait les cœurs des Parisiens et des étrangers ? La magie olympique, les soirées dans la douceur d’août d’un peuple émerveillé par ce qu’il était en train d’accomplir et une vasque, symbole de son savoir-faire auront-elles suffi ? Pas si sûr. Seul notre ami Jean Brousse, qui a suivi ce promeneur d’un jour, le sait peut-être...
22 heures 31, l’Intercités 3684 en provenance de Brive-La-Gaillarde, à bout de souffle, arrive exceptionnellement à l’heure, sur le quai 5, tout neuf, de la gare d’Austerlitz, gare en travaux depuis toujours et sans doute encore pour longtemps. Le promeneur découvre pour la première fois la scintillante verrière entièrement rénovée et le large espace défriché devant la Salpêtrière, avant de se faufiler dans quelques chicanes vers le métro. Il fait nuit, il fait frisquet. Le bruit sourd et tenace de la ville, le ronron des voitures sur les quais, le clic clac des rames sur les rails, et de doux effluves urbains oubliées l’assaillent. Ligne 5, assez aérienne pour traverser la Seine, entrevoir depuis le pont le beffroi de la gare de Lyon, l’imposante bibliothèque François Mitterrand, les anciens docks de la halle aux vins à l’est et deviner à l’ouest la poupe de l’ile Saint Louis et les lueurs lointaines de Notre-Dame ressuscitée. Il s’engouffre sous terre vers République, le XIe arrondissement, fief traditionnel des corréziens. Depuis quand n’était-il pas venu à Paris ?
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