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« Enfin !... De plus en plus de sportifs professionnels osent dire quand "ça ne va pas". Voilà un autre sujet dont les barrières tombent peu à peu. », se félicite le journaliste, spécialiste du sport, Thibault Le Rol, dénonçant les limites de la « performance à tout prix ». Ainsi que l’indifférence qui laisse le sportif, tant admiré, livré à lui-même. Comme l’étaient les gladiateurs au milieu de l’arène, face aux nouveaux lions que sont les supporters de plus en plus exigeants et l’argent, le véritable maître du jeu.
Il est pourtant d’une effrayante évidence d’affirmer que le mental est partie prenante de la performance. C’est même souvent l’élément fondamental, celui qui fait basculer carrières et destins. Ainsi, trop longtemps les défaillances psychologiques ont été considérées comme un aveu de faiblesse et mises sous le tapis. Burn-out, dépression, idées noires, aujourd’hui la parole se libère et ils sont désormais nombreux à prendre conscience de leurs maux et à les assumer. Comme un moyen de briser le fardeau de la performance à tout prix.
Des signaux qu’on ignore
« Après chaque JO, je pense que j'ai connu une période de dépression carabinée. Je ne voulais plus nager, je ne voulais même plus vivre. On pense alors au suicide. » Ces mots, puissants et à l’écho mondial, sont ceux de la légende Michael Phelps, sportif le plus titré et médaillé de l’histoire des Jeux Olympiques. Prononcés en 2018 lors d’une conférence sur la santé mentale, ils ont eu l’immense mérite de fissurer une omerta bien commode. Il y a bien un homme ou une femme derrière chaque athlète. Et même devant. Avec ses forces mais aussi ses failles et ses moments de faiblesse. Depuis cette prise de parole il y a six ans, la tenniswoman Naomi Osaka a zappé une conférence de presse à Roland-Garros en 2021 pour « protéger sa santé mentale » avant de déclarer forfait pour la suite du tournoi. Même chose pour Simone Biles aux JO de Tokyo quelques mois plus tard. La géniale gymnaste américaine s’est retirée expliquant qu’elle combattait « ses vieux démons ». Plus récemment, c’est mon ancien acolyte sur Prime Video, Thierry Henry, qui a révélé avoir connu une forme de dépression tout au long de sa carrière et qui réclame que ce sujet soit désormais pris à bras-le-cerveau.
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