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Obnubilés depuis trois décennies par des produits payés à vil prix, puisque fabriqués à l’autre bout du monde, dans des conditions que nous préférions ignorer, les pays européens en payent aujourd’hui les conséquences. Une prise de conscience tardive : ce qui reste de notre industrie est en danger. Mais une situation qui n’est pas rédhibitoire, au regard de l’épargne disponible, comme le souligne Catherine Malaval. Historienne, elle préside également le réseau « Femmes Business Angels ».
Comment financer les investissements recommandés par Mario Draghi dans son rapport sur la compétitivité européenne ? Les besoins sont énormes : un investissement supplémentaire annuel minimum de 750 à 800 milliards d'euros, correspondant à 4,4-4,7 % du PIB de l’Union européenne en 2023. À titre de comparaison, les investissements réalisés dans le cadre du plan Marshall, pendant les années 1948-51, équivalaient à 1 à 2 % du PIB de l’Union européenne.
Dans son chapitre sur l’investissement, l’ancien président de la Banque centrale européenne met en évidence un potentiel encore sous-exploité : une épargne privée abondante. L’épargne des ménages européens s’élève à 35 500 milliards d’euros, alimentée par l’un des plus forts taux d’épargne au monde, à 13,3%. Celle des Français s’élève à près de 6 000 milliards d’euros (hors immobilier) – soit le double de la dette publique, dont les deux-tiers sur des comptes bancaires ou placés en épargne réglementée.
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