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S’il convient de toujours rester dans l’allégorie, il faut avouer qu’à certains égards le dernier épisode de la « trilogie du Dollar » (ou « de l’homme sans nom») de Sergio Leone, présente de nombreuses similitudes avec la problématique géopolitique actuelle entre les trois zones qui restent centrales dans le développement économique et l’avenir énergétique et climatique de la planète, à savoir l’Europe, les Etats-Unis et la Chine.
Il est assez aisé, vu de la fenêtre européenne de se projeter rapidement sur chaque figure, mais il n’est pas sûr que le partage des rôles soit validé par les autres protagonistes, si tant est d’ailleurs que l’Europe en soit un. L’approche actuelle de l’administration Trump offre tous les attributs de la brutalité, dans la forme de ses annonces comme dans le déploiement d’une vision qui assume pleinement d’abandonner l’apparence d’un ordre mondial régi par le droit international, pour faire du rapport de forces une méthode, et pour faire de l’intérêt national américain son paradigme structurant. Elle fait surtout fi de tous les enjeux collectifs de nos choix énergétiques, sans aucune préoccupation quant à leurs conséquences pour le reste du monde. Cependant, les mêmes diront qu’ils sont guidés par le seul souci du bien des Américains, et que la brutalité perçue vient de la manière dont les grands partenaires économiques du pays abusent de la mansuétude commerciale américaine.
Le rôle que les Etats-Unis, et souvent l’Europe, aiment attribuer aux Chinois (« Ils trichent » !), pour mieux cacher leurs propres pertes de compétitivité et d’innovation industrielle et digitale, et les déficiences de leurs gouvernances publiques, a bon dos quand on sait que sans la compétitivité de l’industrie chinoise, le monde serait moins électrique et beaucoup moins renouvelable. La Chine domine très largement les déploiements sur ces domaines : le pays produit 60% des voitures électriques vendues dans le monde, et a installé sur son territoire près des deux tiers des nouvelles capacités renouvelables déployées ces dernières années (sans compter la part de marché des fabricants chinois sur le marché mondial), à un rythme annuel qui, sur 2023 et 2024, équivaut à chaque fois à la capacité totale installée de l’Europe, et plus que celle des Etats-Unis.
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