Comme un promeneur solitaire qui, çà et là, s’arrête devant un arbre, une fleur ou examine un champignon encore lové dans sa couverture de mousse, Jean Brousse s’est promené à travers notre presse, nationale et régionale, après la victoire de Donald Trump. Prises individuellement, les publications de nos confrères n’ont rien que de très habituel. Mais la vision d’ensemble offre une autre image. Celle d’oiseaux qui, dans un ensemble parfait, repartent à tire d’aile, à l’opposé de leur course. Comme désorientés quand se présente un intrus.
Mardi dernier, Christian Prudhomme, le patron du Tour de France dévoilait, avec Marion Rousse, directrice du Tour féminin, les parcours de la prochaine édition du Tour de France, du 5 au 27 juillet pour les garçons – le 112è de l’histoire -, et du 27 juillet au 3 août pour les filles. Jean Brousse, qui a nos territoires au cœur, a tout de suite remarqué que la « Grande Boucle » allait, cette fois, magnifier nos terroirs. Et la France toute entière.
Autrefois, elle était la plus belle ligne de chemin de fer d’Europe. Le Paris-Limoges faisait la fierté du pays et de ses dirigeants. Ce joyau traversait la diagonale française en moins de trois heures. Aujourd’hui, la ligne peine et souffre. Sûrement triste de sa gloire oubliée. Conteur et philosophe, Jean Brousse regarde, avec presque de l’indulgence, et beaucoup d’un nécessaire humour vis-à-vis de ce déclin, qui n’est pas une fatalité.
Pierre-Jakez Hélias, Jean Giono, Frédéric Mistral, Aimé Césaire, Michel de Decker… Paradoxe d’une époque où seul compte la course effrénée vers un avenir que l’on veut toujours meilleur, on oublie nos écrivains du terroir. Jean Brousse explore ces territoires cachés. Havre de sagesses que l’on croit éteints et qui, pourtant, attirent comme jamais les nouvelles générations.