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Même si le sujet n’est pas officiellement débattu au sommet du G 20 en cours, l’ombre-portée des accords entre l’Union Européenne et le Mercosur sera évoqué entre Emmanuel Macron et le président Lula. Malgré tous ses efforts, le risque existe encore de voir le président français perdre la partie. Sonnant notamment le glas de la résistance agricole. Sylvain Kahn, professeur agrégé d’Histoire et docteur en Géographie, notre nouveau contributeur, se penche sur une volonté française qui se fait de moins en moins entendre, de moins en moins comprendre.
Michel Barnier s’est rendu lundi à Bruxelles pour dire “non”. Il a mis en scène sa conversation au plus haut niveau avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Mais le mandat de celle-ci lui a été donné par les 27 à une grande majorité. Alors quoi ?
La France est clairement en minorité au sein des 27. Elle est en effet le pays qui est le plus défavorable à la conclusion de cet accord qui est en chantier depuis une vingtaine d'années entre l'Union européenne et le Mercosur ; c'est-à-dire 5 pays d'Amérique du Sud : le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et, depuis peu, la Bolivie. De même, sur les 720 eurodéputés élus en juin 2024, il y a une majorité de députés européens de la droite démocrate chrétienne et conservatrice, du centre libéral et de la gauche réformiste pour approuver cet accord. Les souverainistes de droite et de gauche radicales s’y opposent. On a donc également une majorité parlementaire tout à fait claire de députés européens issus de nombreux pays et familles politiques pour cet accord de commerce UE–Mercosur.
Le gouvernement français a choisi une posture politique consistant à laisser entendre à l'opinion publique française et aux électeurs qu’il y a un moyen de mener un combat jusqu'au bout pour arriver à empêcher la signature plus la ratification de cet accord. C’est pourtant très improbable. Il fait donc le choix d’une posture politique. S’agit-il de dire aux agriculteurs, aux syndicats agricoles et aux partis souverainistes : le gouvernement vous comprend ; il est de cœur avec vous ? Peut-être…
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