Partager cet article
Avec des institutions en panne, la France cumule les handicaps. Pour l’essayiste David Baverez, investisseur à Hong Kong, seul un gouvernement d’experts, affranchi des logiques partisanes, pourra engager le sursaut nécessaire. L’histoire prouve que c’est possible. Encore faut-il l’oser.
La Suède en 1990, l’Allemagne en 2000, la Grèce en 2010 : chaque décennie célèbre le sauvetage d’un pays européen en détresse. Après le vote du budget présenté par Francois Bayrou, il ne fait plus de doute que le tour de la France viendra dans la décennie 2020. Pourtant, loin d’anticiper le sursaut nécessaire, le pays semble s’enfoncer dans l’inaction. Une apathie qu’illustre parfaitement la célèbre formule d’Edgar Faure : « L’immobilisme est en marche, rien ne l’arrêtera ! ».
L’histoire nous enseigne que le redressement d’un pays repose sur quatre conditions fondamentales. Des conditions que, malheureusement, la France est bien loin de remplir.
Pour que les finances publiques soient enfin restructurées, il faudrait préalablement un effondrement du marché de la dette souveraine, une issue que l’inaction et le manque de courage politique pourraient rendre inévitables. Mais les immenses besoins de refinancement à court terme de la dette américaine écartent ce scénari, au moins pour les deux prochaines années. En effet, le risque de contagion d’une crise souveraine française au-delà de l’Atlantique constitue, paradoxalement, un fragile bouclier pour la frilosité de nos élus, et ce sans doute jusqu’à l’échéance électorale de 2027.
Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite, abonnez-vous
Profitez d'un accès illimité à l'ensemble de nos contenus en ligne et toutes nos newsletters.
Découvrir nos abonnements