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A l’aube de l’arrivée d’une nouvelle administration, et alors que Los Angeles s’embrase dramatiquement, le reste du monde s’interroge : qu’adviendra-t-il des politiques de transition énergétique et des engagements mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique à l’ère Trump II ? L’année 2024 fut la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire de l’humanité, dépassant le palier des +1,5°C de réchauffement, mettant ainsi en échec l’objectif affiché des Accords de Paris (2015) souvent décriés Outre-Atlantique. Comment garder le cap dans ce contexte ? Comment les Etats-Unis peuvent-ils concilier les ambitions nationales et régionales de sécurité énergétique et leur leadership industriel avec les objectifs climatiques ? Va-t-on basculer vers le « Black » et le « Grey », quand les énergies « vertes » ou « bleues » sont si critiques en emplois et en compétitivité externe pour le pays ?
La doctrine américaine en ce qui concerne l’énergie se structure autour d’un objectif de « sécurité » (Energy Security), qui signifie essentiellement la capacité du pays d’être maître et souverain de sa politique énergétique, à l’abri d’ingérences externes portant atteinte à la sécurité d’approvisionnement, en volume et en prix. Emblématique de cette stratégie qui se développe sans discontinuer, au grès des vagues de ressources ou de technologies émergentes, du charbon au shale gas, du nucléaire aux renouvelables, le discours de J. Carter à l’orée du deuxième choc pétrolier, qui affirmait : « the United States will never again import as much oil as it did in 1977 ». Cette approche de l’énergie centrée sur souveraineté et compétitivité s’est ainsi déclinée depuis le second mandat de Nixon et a permis en 2011 aux États-Unis de s’imposer comme le premier producteur mondial de gaz naturel, et depuis 2013, comme leader en production d’hydrocarbures liquides (source : EIA). La géographie du pays et ses abondantes ressources énergétiques ont ainsi permis aux vagues de sources fossiles puis renouvelable de se combiner pour progressivement rendre les États-Unis autosuffisants dans leurs besoins énergétiques et exportateurs nets.
En 2023, et à la faveur du conflit ouvert par la Russie contre l’Ukraine, le pays est ainsi devenu le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), surpassant l'Australie et le Qatar, avec des exportations atteignant environ 84 MT soutenues par une forte augmentation des importations européennes. En guise de comparaison, cela permettrait à peu près de fournir l’énergie électrique consommée par un pays comme l’Allemagne (environ 83 millions d’habitants). L’Union européenne est quant à elle le principal importateur de GNL (environ 60 MT), suivie de la Chine (environ 45 MT), devant le Japon (environ 43 MT) (source : Banque Mondiale).
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