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Le Gouvernement s'essaye à négocier le budget 2025 avec les partis. Mais ni le Premier ministre, ni le ministre des finances ni la ministre des comptes publics n'ont été légitimés par l'élection. Pour retrouver un meilleur fonctionnement de la démocratie, il conviendrait d'après Frédéric Lemoine de mieux respecter le vote des citoyens.
Amélie de Montchalin a de vraies qualités personnelles. Ancienne ministre assez transparente de la transformation publique et de la fonction publique de 2020 à 2022, ayant acheté fort cher le calme avant la Présidentielle, espérons qu’elle montrera, comme ministre des Comptes publics, la même détermination qu’à défendre à deux reprises la candidature d’Emmanuel Macron. Mais la nouvelle ministre illustre aujourd’hui avec d’autres le flou qui entoure la notion de représentativité et ses conséquences graves sur l’illégitimité des gouvernants.
En effet, Amélie de Montchalin a été battue en juin 2022 aux élections législatives. Assez sévèrement puisqu’elle obtint 46,6 % dans la circonscription où elle avait fait 61,3 % en 2017. Nommée ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires par un Emmanuel Macron juste réélu, elle fut obligée de quitter le gouvernement en juin à l’issue des législatives : le président avait solennellement affirmé avant celles-ci qu’il ne nommerait que des ministres ayant été légitimé par le vote populaire, en tout cas parmi ceux qui eurent, à la différence d’un Bruno Le Maire, le courage de se présenter ! En cela, Macron reprenait une règle classique de la composition des gouvernements : une plus ou moins grosse pincée de membres de la société civile venant assaisonner une majorité de responsables politiques, pour la plupart légitimés par les électeurs comme députés, sénateurs ou élu local. Dans des circonstances comparables, Nicolas Sarkozy et François Fillon avaient dû après les législatives de juin 2007 se séparer d’Alain Juppé qu’ils avaient pourtant nommé un mois plus tôt ministre d’État, ministre du développement durable. Juppé n’avait fait que 49,07 % à Bordeaux avant de remporter la mairie haut-la-main neuf mois plus tard.
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