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A quoi reconnaît-on un train français? La démocratie ne serait-elle qu’une question d’audition ? A quoi servent les manifs? De passage à Besançon, l’écrivaine suisse Noëlle Revaz nous raconte son séjour et nous livre quelques réflexions humoristiques.
La semaine dernière j'ai eu l'envie d'un dépaysement et j'ai profité du week-end pour faire un saut à Besançon. J'ai passé par Bâle. Pour changer de pays il faut quitter les quais suisses et traverser une grande halle déserte, ce qui est très bien et donne le temps de sentir le passage entre les deux régions. Le train français vous attend sur une voie disposée dans un autre sens, comme pour signifier qu'à partir de maintenant vous changez complètement de repères. Et en effet, dans un TER, on se sent tout de suite transportée dans un autre monde. Après avoir hésité à me hisser à bord d'un wagon défoncé (était-ce un train rescapé d'un transport de hooligans qu'on avait remisé sur cette voie pour restauration ? Etait-ce un train d'exposition pour montrer aux enfants comment on voyageait au vingtième siècle ? M'étais-je trompée de halle, était-ce une voie désaffectée ? Ce train roulait-il vraiment ? Etait-il bien normal que les wagons soient vides et qu'on ne puisse pas voir grand chose à travers les vitres devenues curieusement orange ?), je me suis finalement installée, détendue, et j'ai fait un très bon voyage.
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