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Le Petit Parisien, Le Vingtième Siècle, Le Petit Journal… C’est toute une sorte de presse qui, au début du vingtième siècle, appâtait le chaland et faisait frissonner les familles bourgeoises . Une seule règle : vendre plus que la concurrence en racontant des horreurs. Et ça marchait, il n’était pas rare que le million d’exemplaires soit atteint. Le journaliste Claude Sérillon évoque un événement récent à Poitiers, qui illustre notre goût du morbide et de l’à peu près aussi vieux, semble-t-il, que la nature humaine.
Un fait divers est un évènement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne, résument les dictionnaires. Il y en a plein les « Unes » des quotidiens régionaux, ils servent d’appât aux lecteurs toujours en quête d’une sensation, d’une rupture avec la norme, l’habitude. Pour satisfaire ce besoin supposé, beaucoup de faits divers occupent les pages des journaux, des éditions audiovisuelles sans aucun rapport avec leurs importances, leurs retombées sociales, leurs révélations de situations d’urgences. Le fait divers est avant tout affaire immédiate, affaire d’émotion forte, affaire commerciale. Bien peu de leurs relations dans la presse reposent sur une enquête, un travail de vérification, une analyse rigoureuse des dits faits. Outre l’émoi populaire et l’usage à répétition des chaînes d’information continue, des réseaux sociaux gloutons de spectacles, la parole publique s’en empare et les détenteurs des différents pouvoirs locaux, régionaux ou nationaux se glissent dans le flux irrésistible du commentaire sans frein.
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