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Parole et symbole sont les deux apanages de la politique. Une épreuve sans cesse renouvelée quand un nouveau gouvernement prend en charge le destin du pays. C’est un moment bien plus crucial qu’il n’y paraît. Devenant une sorte de boussole qui va guider les humeurs de l’opinion publique. Raison de plus d’y prêter attention ; comme le fait Benjamin Djiane, grand spécialiste de la communication politique.
Depuis sa nomination comme Premier ministre, Michel Barnier a adopté la posture classique – d’autres l’ont fait avant lui, et dans des circonstances bien plus délicates – du sauveur, du dernier recours face aux urgences qui menaceraient notre pays. Sa prise de parole, lors de la cérémonie de passation de pouvoir sur le perron de Matignon, en est une illustration emblématique. Dans une forme de symétrie inversée par rapport au plus jeune Premier ministre de la Ve République, lui, qui en devenait le plus âgé, s’est présenté, non sans une pointe de supériorité (le « je peux dire quelques mots » signifiait « taisez-vous maintenant ») comme l'homme sage, capable de réparer les erreurs – voire les bêtises – du passé et de redresser la barre. Ce choix, dès la première prise de parole, n'est pas anodin. L’homme, utilisant le sarcasme au service de son autorité, a du métier … Il sait bien que l’impression initiale est souvent déterminante pour la suite.
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